Bien chers amis de l’Immaculée,

 

Il y a quelques jours seulement, une grande enseigne de magasins avait créé la polémique avec une affiche particulièrement provocante : « Réveillons la tradition… ou pas ». Et les auteurs d’argumenter en faveur d’une remise en cause des traditions festives du 24 et du 31 décembre, étant donné que nous vivons à l’époque des familles recomposées, des liaisons passagères et de la liberté érigée en tant que fin ultime de l’homme. Evidemment, le message des publicitaires est clair : au lieu de réveillonner deux fois en quinze jours, pourquoi ne pas réveillonner (et donc consommer !) toute l’année autant que l’on veut et avec qui l’on veut ?

Mais au-delà de cette simple anecdote, se pose d’une manière plus profonde un problème philosophique et religieux : d’ailleurs le magasin le reconnaît lui-même dans sa publicité : « Les temps changent, nos cœurs aussi ».  En d’autre termes, le relativisme absolu dans lequel nous vivons destructure peu à peu tous les éléments de la vie communautaire : la famille devient un concept à géométrie variable, les anciennes valeurs sont qualifiées d’archaïques, et tout ce qui unissait autrefois les hommes (même un simple réveillon) doit céder devant l’individualisme et le consumérisme érigés en normes. Cet exemple à caractère commercial nous montre une volonté profonde, et hélas très répandue, de rejet de tout ce qui peut ancrer et stabiliser la nature humaine.

« Les temps changent » : cela est vrai, mais sans pour autant diriger l’homme vers un plus grand bonheur. « Nos cœurs changent aussi » : et ce n’est pas forcément dans le sens de la perfection et de la vertu ! Seul Dieu est immuable ; seul Dieu est parfaitement fidèle ; seul Dieu est absolument constant dans son amour.

Que cette nouvelle année nous aide à changer notre monde pour le rapprocher de son Créateur, et qu’elle nous aide aussi à changer notre cœur pour le conformer au Cœur de Jésus, foyer de grâce et de miséricorde ! Bonne et sainte année 2020 à tous !

Abbé Philippe Jouachim, FSSP