Bien chers amis de l’Immaculée,

« A l’heure où tout reposait dans un paisible silence et que la nuit était au milieu de sa course, votre Parole toute-puissante, ô Seigneur, vint du Ciel et descendit de son trône royal. C’est qu’en effet la plénitude et l’abondance des choses du temps avaient produit l’oubli et la disette de celles de l’éternité. Il était donc bien à propos que l’éternité vînt puisque la temporalité prévalait. »

Ces quelques mots de saint Bernard semblent avoir été écrits pour notre époque. Opulence dans les biens matériels, disette dans les biens spirituels !

Le temps de l’Avent, qui prépare la solennité de Noël, nous invite à porter un regard aimant et dépouillé vers Celui qui a pris notre nature humaine dans la plus grande indigence. Les riches l’ont ignoré, les puissants l’ont craint, et seuls les petits bergers de Béthléem ont accouru pour l’adorer dans sa mangeoire.

De même, chers amis, apprenons pendant ce beau et paisible temps de l’Avent à dépouiller notre cœur de tous ses « trésors inutiles », comme le disait Saint-Exupéry, afin de nous conformer à Celui que nous attendons. L’Avent est une retraite spirituelle qui nous prépare à la méditation d’un grand mystère. Profitons de ce temps favorable pour redoubler de ferveur, d’humilité et de charité les uns envers les autres.

« Non, non, ô homme, tu n’as pas besoin de passer les mers, de t’élever dans les nues, de gravir les montagnes, et la route qui t’est montrée n’est pas longue à parcourir : tu n’as qu’à rentrer en toi-même pour aller au devant de ton Dieu. » (Saint Bernard)

Abbé Philippe Jouachim, FSSP