seesSées est une petite ville de l’Orne, une bourgade normande au milieu de la verdure, où d’heureux visiteurs découvriront bien des joyaux de l’architecture, comme la cathédrale ou… l’ancien grand séminaire. Mais qu’en est-il désormais de ce dernier ?
Le vaste bâtiment qui faisait jadis la formation de ces messieurs du diocèse de Sées ne pouvait pas tomber dans la ruine ni dans la vétusté. Il eût été dommage de délaisser un lieu devenu historique, puisqu’il fut durant plusieurs décennies le berceau des prêtres du diocèse. Providentiellement, certaines richesses renaissent avec les générations. Aujourd’hui, acheté récemment par la Fraternité Saint-Pierre, ce bâtiment s’avoue rajeuni ! En effet, quatre-vingt treize élèves, presque tous pensionnaires, quatre-vingt treize collégiens et lycéens venus de divers endroits, y font leurs humanités. Encadrés par une équipe de six abbés de ladite Fraternité et de douze professeurs, les jeunes garçons reçoivent un enseignement complet ; les matières fondamentales leur sont dispensées : mathématiques, français, histoire-géographie, sciences, langues…
Chaque discipline trouve sa place dans un emploi du temps bien pensé, aéré de quarts d’heure durant lesquels il faut gambader sur une cour qui s’ouvre sur des terrains respirant la liberté.
Après les cours donnés dans leurs salles de classe respectives, nos élèves bénéficient de temps d’études dans une grande pièce prévue à cet effet, afin que ces esprits studieux se concentrent sur leurs livres, leurs cahiers, ou leurs sujets de devoirs, variables d’une semaine sur l’autre. « Au travail, messieurs », lance une voix qui résonne du haut d’une estrade, c’est la voix d’un surveillant à la robe noire, soucieux de l’instruction des élèves.
Mais il faut à la jeunesse des temps de détentes et d’exercices physiques, en plus des quarts d’heure récréatifs. Pour y contribuer, ce n’est pas l’espace qui manque, ni le temps, ni les professeurs : plusieurs enseignants, spécialistes du ballon rond ou ovale, veillent au développement physique de nos garçons, leur transmettant le goût du rugby, du football, du basket, et de bien d’autres activités encore.
L’étude et l’action, deux maîtres-mots qui pourraient faire une devise résumant l’esprit qui anime ce pensionnat, mais la devise est tout autre. Il s’agit d’une maxime qui met l’accent sur la priorité des priorités : « Una cura salus » : Un seul souci, le salut.
Les élèves portent fièrement, sur leur chandail ainsi que sur leur veston, cette phrase qui accompagne un blason coloré, où le jaune de la joie se marie avec le bleu de la Fraternité.
Outre les réussites scolaires, outre les exploits sportifs nombreux au fil des ans, l’école veut le salut de chacun, et prévoit des temps réguliers de prière.
Au centre du cloître, cœur du bâtiment, la statue de la Sainte Vierge est mise en évidence, et le soir, après l’étude, c’est toute l’école qui récite le chapelet dans son église dont les vitraux aux vives couleurs reflètent une lumière douce et paisible. Quant au discret Saint Joseph, saint patron de l’école, il veille sur ses enfants qui ne l’oublient pas.
Mais les heures passent, et se succèdent dîner, récréation, prière du soir, étude du soir. Et toutes ces activités différentes mais complémentaires pour la formation humaine et spirituelle d’un adolescent appellent le repos, et tous les soirs, les portes des dortoirs s’ouvrent pour que nos jeunes internes puissent gagner leurs chambres où il fera bon dormir. A cette heure-là, le silence a repris ses droits, certains potassent encore quelques pages d’un livre ou d’un cours pour parfaire leur instruction, et les lumières s’éteignent, laissant la jeunesse au sommeil. L’emploi du temps de demain a ses exigences, mais demain est un autre jour.

Abbé Grégoire Villeminoz

Visiter le site du pensionnat : http://www.croixdesvents.com